jeudi 30 décembre 2010

Brice Portolano - Un photographe à suivre.

Brice Portolano, si aujourd’hui, ce nom ne vous dit rien, il pourrait s’avérer utile de le retenir. Avec déjà deux expositions à son actif, on pourrait le cataloguer de « jeune photographe en devenir » mais non, à dix-huit ans seulement, il semble être bien plus. On jette un premier coup d’œil, on examine briceportolano.com et les langues se délient, pas besoin de questionner, les portraits répondent d’eux-mêmes.

Expressions, parfois un autoportrait survient, un regard nous dévisage, le sien, obstiné. Une maturité se dégage de ses clichés, il fige les détails, les sourires cachés dans un visage. Il joue sur la facette de chacun, connaissances, amis ou inconnus, aucun point commun, il capture l’inexprimable. Streets, Portolano joue la carte du quotidien, et pourtant pas du banal, pas du déjà-vu, non, il fixe des gamins, bras autour du cou, mutins, il gèle une silhouette à quelques secondes du grand plongeon. Il retouche, parfois, illusionne un fantôme dans un univers aux allures de vieille ville des années 40, enfin, ce n’est qu’hallucination un scooter, une Renault sont garées, en arrière-plan. La vision n’a duré qu’un instant et pourtant, ce n’est qu’un exemple de transportation. C’est bien la plus grande qualité de Brice Portolano, en tant que photographe, il nous transcende.


On lorgne une jeune fille, le regard lointain, caresse d’une main suspendue, déjà un CRS nous toise. Nonsenses, les flaques nous éclaboussent, bouteille de coca-cola pour ne pas se noyer, sensuellement, on s’humecte les lèvres, cigarette entre les dents. Images de rue déstabilisantes, incertaines, les clichés de cette série sont extravagants, les prises de risques multipliées. Série insensée. Abstractions, désormais, on a changé radicalement d’objectif, on met l’accent sur le gros plan, on se prend de passion pour les rainures d’une plante verte, on envisage le contour d’une pupille humide, de l’encre a coulé sur du parchemin.

Au fur et à mesure, la presse reconnait son talent, on use de ses photographies dans les journaux, ils ont trouvé du travail de qualité. Guettons-la du coin de l’œil, il se pourrait bien que la chrysalide éclose, très vite.

dimanche 29 août 2010

The Postelles, un groupe New-Yorkais prometteur.

Qu’on ne s’y méprenne pas, The Postelles cache bien son jeu. Une poignée de fans sur Deezer, à peine 2000 sur Facebook, les jeunes new-yorkais ont pourtant assuré la première partie des prestigieux Kings of Leon, le 23 juillet dernier, à St Louis, Missouri. Ces jours-ci en première partie d’Interpol, ils devancent tout soupçon de concurrence.

Formés dans la brèche de l’Upper West Side de Manhattan, Billy Cadden (batterie), David Dargahi (guitare), John Speyer (basse) et Daniel Balk (voix et guitare) pourraient lézarder, ils préfèrent se faufiler, envahir, s’immiscer, investir, l’industrie du disque. Avec un nom pareil, on les croirait tout droit sortis des sixties, ils veulent reporter la torche sacrée, des influences comme Buddy Holly ou les Beatles, ou encore des Clash aux temps modernes.

On s’attarde sur la pochette, décor d’une époque passée, drap tiré jusqu’aux reins, costards froissés, le quatuor nous dévisage, la bouche entre-ouverte, un sourire esquissé, le regard serein d’américains dont la musique ne demande qu’à être dévoilée.

Vertigineuse White Night aux prémices de l’album, la voix posée de Daniel Balk assure qu’il ne va ni partir ni rester, hésitation, maintenant il bouge et on transpire, explication, qu’on lui dise quoi faire, imploration, il veut aller mieux, la cause c’est une perpétuelle descente à New York City, justification. Tout à coup, on s’apaise, on abrège la fébrilité, expiration d’une nuit agitée, attraction d’une fille comme Stella, troublante et troublée. 123 Stop, ils sont forts, ils concoctent un titre miroitant, un bonbon détonent, un lampion incandescent, « I can’t resist », à vrai dire, nous non plus, et sans effort.

Travailleurs acharnés pendant près de deux ans, déjà un premier EP sorti en mars, ils prouvent aujourd’hui qu’ils sont capables du meilleur dans un son chatoyant aux accents arctic monkéen.

Qu’on se méfie d’eux, l’album des Postelles est disponible depuis le 27 juillet, une pépite de onze titres co-produite avec le guitariste des Strokes, Albert Hammond Jr. Rien qu’en tendant l’oreille, on pourrait bien en entendre parler.

-> A noter que White Night est à télécharger gratuitement sur le myspace du groupe.

lundi 2 août 2010

vendredi 30 juillet 2010

The Dead Weather - Sea of Cowards

Article publié le 01/06/10

Devka a écouté et décortiqué le nouvel album de The Dead Weather, le groupe sensation du moment. Revue toute personnelle.

Pour celles qui arrivent, mais c’est pas grave, on vous en veut pas : The Dead Weather, c’est Jack White (White Stripes), Alison Mosshart (des Kills), Dean Fertita (Queens of the Stone Age) et Jack Lawrence (des Raconteurs), autant dire une belle brochette de joyeux drilles.



Blue Blood Blues. Ils trépignaient à la porte, « Yeah I love you so much », ils scandaient même, menteurs. “Crack a window”, premier coup de poing, ouais ils sont venus s’engouffrer, s’immiscer, peux pas lutter, souffle court : « crack a bone », ils exagèrent. Entrée fracassante.
I’m mad. La sirène retentit, on n’a toujours pas comprit. Rire étouffé, « I’m mad » murmuré, répété, détails avoués, la gorge est déployée, allons-nous enterrer, elle arrive, gémit, recommence, rugit, « you’re in my mind », trop tard, liés.
Fantasmagorique
Die by the drop. Drapés de noir, ils jouent masqués, effleurent des cordes, s’effilochent la peau, se rongent les os, s’arrêtent sur des doutes lunaires. Crispés, ils évoluent, s’essoufflent, alternent, dévisagent, regard du White planté. Coups, chute, le trou est creusé, le sort lancé. Propose une métamorphose, pire, désire transformer, la poitrine soulevée, derniers soubresauts annoncés, déjà la nuque a craqué.
No Horse. “I don’t want you to touch me, honey”, menaces proférées, elle s’est bien marrée, il parait qu’elle a gagné, c’est ça, inspire une cigarette.
Jawbreaker, non, non, non, « I ran away from you », non, non, non : tu reviendras.

Sea of Cowards, le second album des Dead Weather, est sorti le 11 mai dernier. Alison Mosshart a osé susurrer un
“You’d never see me again”. Ensorcelés, on n’est pourtant pas prêt de décrocher.

— Plus d’infos sur le site officiel
— The Dead Weather seront de chair et d’os aux Eurockéennes de Belfort 2010